Colombina
Jaime Roos
Colombine
Dans le tumulte des hussards de Momo
Ébloui par les lumières d'un autre quartier
Ce murguista saluant avec son chapeau
Se disait adieu comme toujours au tablado
Au milieu de la nuée de gamins peints
Il vit le sourire qu'envoyait une princesse
Parmi les visages aux couleurs mélangées
Il doutait si c'était pour lui la gentillesse
Et au cas où, il fit une révérence
À la fille qui restait dans la nuit
Au moment de partir de la baignoire
Un baiser volant se posait à sa fenêtre
Et pas à pas, l'anxiété le blessait
Il restait peu du parcours nocturne
Un à un, les cuplés se succédaient
Ils quittaient la dernière scène
Il jeta le déguisement sur le dossier du siège
Effaça les restes de peinture avec sa main
Un pot volant, il le portait contre le vent
Il la vit juste à la sortie du tablado
Comment ça va, dit le murguista à la fille
Qui le coupa avec son regard indifférent
Elle dit "Bien" et le laissa comme si de rien n'était
Encore une fois
La princesse
Se perdait parmi la foule
Que jamais ne s'éteigne l'écho des tambours
Que jamais ne s'emportent les marionnettes du tablado
Je veux vivre dans le règne du Dieu Momo
Je veux être hussard de son armée diabolique
Que les petites lumières jaunes ne s'éteignent jamais
Que la retraite ne s'en aille plus jamais
Je veux lui chanter une chanson à Colombine
Je veux emporter son sourire dessiné