Buenos Aires
Pedro Aznar
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Buenos Aires
Et la ville, maintenant, c'est comme un plan
De mes humiliations et de mes échecs ;
Depuis cette porte, j'ai vu les couchers
Et devant ce marbre, j'ai attendu en vain.
Ici, l'incertain hier et le aujourd'hui différent
M'ont réservé les cas ordinaires
De toute sorte humaine ; ici mes pas
Tissent leur labyrinthe incalculable.
Ici, l'après-midi cendré attend
Le fruit que doit le matin ;
Ici, mon ombre dans l'ombre tout aussi vaine
Se perdra, légère, à la fin.
L'amour ne nous unit pas mais l'effroi ;
C'est peut-être pour ça que je l'aime tant.