La Pájara Pinta

Je suis la Pájara Pinta,
veuve du Pájaro Pintón.
Mon mari était si joyeux
et un chasseur l'a tué
avec une petite carabine verte
le jour de San Borombón.

Une balle lui a ôté le chant
- et sa chanson était si belle -,
la seconde lui a pris son vol,
et la troisième son cœur.

Oh oh la petite carabine verte,
oh oh mon mari Pintón.

Si en m'entendant ils deviennent tristes
je demande pardon à tous.
Je ne peux plus chanter joyeusement
ni assise sur le citron
comme avant quand avec mon bec
je coupais la branche et la fleur.

Je suis la Pájara Pinta,
s'ils demandent où je suis
on leur dira qu'on m'a vue seule
et assise dans un coin
pleurant de mélancolie
à cause de ce chasseur.

Celui qui tue les petits oiseaux
sentira dans son cœur
une balle de glace noire
et un tourbillon de douleur.

Oh oh la petite carabine verte,
oh oh mon mari Pintón.