Las Curanderas
Laura Murcia
Les Guérisseuses
Avec sa jupe en morceaux
Elle raccommodait le monde entier
La couture est primordiale
Dans un monde qui se brise en éclats
Comme un souvenir dans son giron
Elle cousait des tissus pour habiller
D'illusions pour la première fois
Avec des traits d'un fil fin
Aux rêves et au destin
D'une vieille couturière
Femmes qui à la pleine lune
Se penchent par la fenêtre
Et demandent au matin le soulagement des peines
Femmes qui dans les recoins
Ornent avec des fantasmes et sèment leurs joies dans tous les cœurs
Dans un bouillon de légumes
Elle assaisonnait sa tristesse
Et mettait sur la table un instant plein de tendresse
La tristesse est amertume
Si elle n'a pas l'assaisonnement
De ce doux sentiment
Qu'une jeune femme donnait quand
Elle disait adieu en cuisinant pour son amour
À feu doux
Femmes qui à la pleine lune
Se penchent par la fenêtre
Et demandent au matin le soulagement des peines
Femmes qui dans les recoins
Ornent avec des fantasmes et sèment leurs joies dans tous les cœurs
Dans tous les cœurs