Placeta de La Charca
La Plazuela
Placeta de La Charca
On vit pour la mort
Et on meurt sur la voie
Que la tristesse s'éteigne
Quand la joie fait sa voix
Gloire au pain qui me nourrit
Et aux mains qui l'écrivent
Garde-moi, ma moitié
Si ce corps ne vit plus
Fatigue double, je passe
À force de grimper la pente
Mais bénis soient mes pas
Quand j'arrive à sa porte
Et dans la Placeta de la Charca
Jusqu'à mes cheveux saignent
Ma petite tête s'enflamme
Comme un gamin à l'Alhambra
Et moi, fou de vouloir entrer
D'après sa mère, là où je ne dois pas
Les larmes de son visage
Pour ma fille, je les bois
À ma porte, qu'il ne passe plus
Car de chagrin, je meurs
Et ma mémoire est poignardée
Avec sa tresse dans les cheveux
Et sur la face B de cette histoire
Je n'ai plus grimpé la pente
Il ne me reste que son image
Le souvenir et une demi-phrase
Un de ses cheveux sur mes vêtements
Et le nom de cette placeta
Celle qui fut mon sanctuaire
Et sera toujours ma mecque
La vérité devient noire
Les promesses sont en boue
Et l'eau qui les détruit
Nous regarde de travers
Cette maison est une prison
Et je suis toujours enfermé
Pour Dieu, que quelqu'un vienne me sortir
Pour mes morts, j'ai essayé
Et moi, fou de vouloir entrer
D'après sa mère, là où je ne dois pas
Les larmes de son visage
Pour ma fille, je les bois
Qu'à ma porte, qu'il ne passe plus
Car de chagrin, je meurs
Et ma mémoire est poignardée
Avec sa tresse dans les cheveux
Et on m'a dit, les médecins
Que ton amour me coûte
Deux ans de maladie
Et trois de convalescence
Je ne sais plus si j'ai
Un mauvais cœur ou une mauvaise tête
Et encore une fois, je me retrouve au sol
À trébucher sur la même pierre