Soy
 Julio Iglesias
Je suis
Je suis comme le fleuve voyageur
qui traverse la vie,
qui chante en chemin
et embrasse les rives,
qui se laisse porter par le sort
et son sort l'épuise ;
je suis comme le fleuve qui passe
et qui meurt jour après jour.
Et de la terre je suis le fruit
qui a grandi avec la sécheresse,
qui a mûri entre les champs
de blé et d'olives
et qui s'est enraciné sur les cimes
où les jours s'éteignent ;
je suis de ma terre le fruit
qui a grandi avec la sécheresse.
Mon âme a de la nostalgie
pour un temps révolu
et la tristesse qu'apporte
la solitude des adieux ;
de temps en temps elle cherche la nuit
pour cacher sa douleur,
elle a de la tristesse et de la nostalgie
de solitude et d'amour.
Et j'embrasse le vent,
berçant sa plainte,
je lui chante doucement,
je lui dis un poème :
que nous sommes du vent de passage
qui caresse la terre,
que les chemins restent
et que les poètes meurent.
Et je suis de tous et de personne,
de peines et de joies ;
je suis de ceux qui se taisent
et je suis de ceux qui crient.