Absurdo
Homero Expósito
Absurde
Hier je me remémorais
chez toi... chez moi...
Portail où la lune s'ennuyait d'attendre,
cedre où le temps se parfume
et passe !
Et en voyant qu'on a vieilli
et qu'on est plus seuls,
je sens un vals sur ton piano pleurer
et je me mets à penser
s'il ne pleure pas d'amour.
C'était la première ère
qui éteint les cernes
et allume la rougeur,
et une nuit -tu te souviens ?- un baiser
sous le cerisier
scellait notre amour.
L'amour aurait pu être un nœud
mais je doute qu'il ait pu
lutter et vaincre...
Une maison était pauvre, l'autre riche...
Il est facile d'expliquer que
ça n'a pas pu être.
Ainsi, à cause du souvenir, je pleure
ton chez toi... chez moi...
Ton amour, qui est flétri dans un écrin d'or
mon amour, qui enfin -en se donnant- est resté
sans braises...
Et en voyant qu'on a vieilli
et que tout était vain,
je sens un vals sur ton piano pleurer
et je me mets à penser
s'il ne pleure pas d'amour.