Nieblas del Riachuelo
Edmundo Rivero
Brumes du Riachuelo
Bord de mer trouble où les bateaux vont accoster
Des navires qui au quai pour toujours vont rester
Ombres qui s'étirent dans la nuit de la douleur
Naufragés du monde qui ont perdu leur cœur
Ponts et cordages où le vent vient hurler
Bateaux charbonniers qui jamais ne vont partir
Terrible cimetière des navires qui en mourant
Rêvent pourtant qu'ils peuvent vers la mer s'en aller
Brume du riachuelo !
Accroché au souvenir
Je continue d'attendre
Brume du riachuelo !
De cet amour, pour toujours
Tu m'éloignes
Jamais elle n'est revenue
Jamais je ne l'ai revue
Jamais sa voix n'a prononcé mon nom près de moi
Cette même voix qui a dit : adieu !
Rêve, marin, avec ton vieux brigantin
Bois tes nostalgies dans le café sourd
Il pleut sur le port, pendant ce temps ma chanson
Pleut lentement sur ta désolation
Ancre qui ne lèvera plus, jamais, jamais
Bords de barques sans amarres à lâcher
Triste caravane sans destination ni espoir
Comme un bateau prisonnier dans la bouteille du bistrot