Malón de Ausencia
Edmundo Rivero
Malón d'Absence
En voyant les champs endormis
Des souvenirs frais me reviennent
Des épopées d'antan
Et l'idée prend forme
Le fracas sauvage
Sur sa bouche vulgaire
Hurlant des cris
Pour imposer sa présence
Brûlant les semis et les ranchs
Emportant des pierres et du bétail
Au loin se dessine
La large trace de la pampa
Et le bruit des sabots
S'enfonçant dans la terre
La lance ferme dans le bras
Bien haut le drapeau
Et le bruit assourdissant
Du cheval en folle course
Gagnant du terrain et de la distance
Vers la mort majestueuse
En voyant les champs endormis
Des souvenirs frais me reviennent
Le souvenir d'une fille
D'un ranch et de cette nuit-là
Avec mes fringues et le bai
Je me suis préparé pour la guerre
Amalaya!... Des larmes
Qui jaillissent de ma conscience
Moi qui n'ai pas supporté les Indiens
Je ne supporte pas le malón d'absence!