Milonga Lunfarda
Edmundo Rivero
Milonga Lunfarda
Dans ce beau pays qu'est ma terre, l'Argentine
La femme est une nana et le fueye, un bandonéon
Le flic, un poulet, la police, la cana
Celui qui vole, c'est celui qui afana, le chorro un vulgaire voleur
Au zonzo, on dit chabón et au vif, on dit batte rana
La guita ou le vent, c'est l'argent qui circule
Le conte, c'est de faire passer la mule, et à l'envers, c'est à l'envers
Si t'as gratté, t'as, et sur la branche si t'es sec
Si ça va bien, tu es droit ; tiré, celui qui n'a rien
Chapar, c'est, si ça t'arrange, prendre ce qui est fait
Le cotorro, c'est l'endroit où l'on fait l'amour
Le pacha, c'est un grand seigneur qui amasse ses sous
La voisine, c'est la fulana, le tordo, c'est un docteur
L'étain, un comptoir où un ivrogne se saoule
Et si tu fais le large, tu te la joues en frimeur
Celui qui bosse, il travaille ; celui qui ne fait rien, c'est un feignant
La pinta, c'est ce qui met en valeur les traits de ta stature
Mauvaise passe, c'est mishiadura, qui rend la vie pourrie
Le lit, c'est une catrera et apoliyar, c'est s'endormir
Rajar ou piantarse, c'est partir, et ça, tout le monde le sait
Et qu'est-ce qu'ils vont te raconter, tout est déjà observé
Ce qui a été vu, c'est junado, tout le monde le sait dans le coin
Si même la vraie académie, qui sait beaucoup de parlote
Va demander à Pichuco, et à Grela avec sa guitare
Que cette milonga lunfarda, ils me la mettent en musique en groupe