Marzo
Duratierra
Mars
Ça y est, ça commence à souffler
De son bandonéon
Des tourbillons rouillés
Et des tangos jaunes
L'automne austral, saison pâle
Un chat sur le mur
Et un voisin sur le trottoir
Écoutant la radio
Simplement pour être là, comme ça
Regarder tomber la bruine grise
Et le vent, le visage, la voix
Ce vent fidèle, dos de métal
Qui vient du Sud
Emportant les souvenirs avec un bœuf
C'est du pain d'hier
Le temps qui passe est comme un mille-pattes
Tiens dans une main
Mais vas-y, quand tu regardes ses pieds
Tu pars avec lui
Heureusement, le soleil est sorti
Et ainsi, pouvoir sentir un peu de chaleur
Et le vent, la voix
Et le vent, le visage, la voix
Ce vent fidèle, m'a fait remonter
Vers mon enfance
Des cerfs-volants et des avions en papier
Voler avec lui
Blouse blanche du premier amour
Vêtements sur le fil
De vieux bus rouges
Qui ne rouleront plus
Vieux comme la mer, qu'on voit de loin
Je ne sais pas ce qu'il a mais il vient
Et quand tu mouilles tes pieds
Tu pars avec lui
Tu pars avec lui
Monte dans le train, qui va partir
Et il faut mettre le visage au soleil et sourire
Et se construire une cabane dans un endroit heureux
Et résister… Et résister