Barra Querida
Carlos Gardel
Chère Barra
Je sens mon cœur pleurer, mon pote
En revenant dans le quartier où je suis né
À me souvenir de mes heures d'enfant
Ma petite mère, mon foyer, tout est perdu
Je me rappelle de ma jeunesse lointaine
Éclairée par le soleil de l'illusion
Quand un gotán nous transportait au ciel
Ou l'amour nous liait dans un coup de foudre
Qui pourrait esquiver le temps cruel
Et revivre cette époque d'antan
Qui pourrait chanter sur un perron
Une douce chanson d'amour
Ne pas pouvoir entendre encore une fois
Notre vieux signal - ce sifflement -
Que le quartier entendait aux heures de réunion
Je m'en vais, mon pote, sans but précis
Mais pas sans d'abord visiter le bar
Qui nous voyait toujours réunis hier
Racontant des exploits autour de verres de pernod
Allez, mon pote, buvons ensemble
Car peut-être je ne reviendrai jamais dans mes quartiers
Et avant, je veux porter un toast
À ma barra d'hier
Que je ne reverrai jamais.