Rota Oriental
Carlos Cano
Rota Orientale
Rota, où sont tes jardins ;
tu melon, ta courge, ta tomate, ta pastèque ?
Toi, le plus doux des ports
que le fin sable enlace au cou de la baie,
dis-moi, où sont tes jardins ?
- Ah poète, tu le vois bien ! Même si je ne parle pas anglais,
de l'Angleterre, ce peu que cette terre
m'a laissé, je parle anglais.
- Comment à toi, la gaditana la plus gracieuse
et la plus sauvage on dit : « Rota Orientale, Espagne »... américaine ?
- Ah poète, quel chagrin ! Même mon cher nom,
celui qui se proclame le Sauveur de l'Espagne me l'a vendu.
Que vont-ils faire de ta mer ?
Que vont-ils faire de tes champs ?
Un chemin militaire, un port pour la mort.
- Ah Rota des pêcheurs, Rota des voiliers !
Tes belvédères s'ouvrent déjà à un ciel
et à une mer étrangers. Mais toi, tu dors ?
Je t'observe, alerte, par la baie.
Sois l'étoile éveillée qui réveille l'Andalousie.
Que tes bateaux fruitiers
et tes fils laboureurs parcourent tous les littoraux
et les terres intérieures.
Espagnols, réveillez-vous ! C'est Rota, la marinera,
qui fait lever le printemps, appel de la Liberté !