Mojándolo Todo
Luis Eduardo Aute
Tout mouillé
Allongée, avec les cuisses comme des ailes déployées
Prête à prendre mon envol, tu m'incites, tu m'invites à voyager
Par des voies lactées et des trous noirs
Légèrement dévoilés par ta main
Qui joue entre pudeurs et sueurs
Essuyant entre les pétales de chair
Le stigmate de ta fleur la plus nue
Tout mouillé, tout mouillé
Vole à travers des univers de liqueur
Flammes humides
Les lèvres que tes doigts
Délicatement trahissent, dilatent pour moi
Me montrant obscène, la grotte du miracle
D'où jaillit le liquide rayon de la vie
Source incandescente, lave laiteuse
Éclaboussures d'eau profonde qui inonde
Tout mouillé, tout mouillé
Vole à travers des univers de liqueur
Tout mouillé
Ma bouche, embrassant tes lèvres enflammées
Se prépare à boire dans ton calice de pollen et de liqueur
Et entre jus et bourdonnements d'ondes et d'ailes
Libidinement siroter le nectar de la fleur, de tes marées
Léchant le miel salé qui te coule et brûle ma langue
Qui vibre lascivement, entre sève et salive
Tout mouillé, tout mouillé
Vole à travers des univers de liqueur
Mes ailes de cire battant, combattant ton feu
Dans des vagues d'écumes ardentes et de plumes
Et Icare volant si haut, si haut
Qu'à l'approche du jardin d'Éden
Son vol fondu par ton soleil déversé
Tombe comme l'ange exterminé dans la mer des naufrages
Tout mouillé, tout mouillé
Vole à travers des univers de liqueur
Tout mouillé, tout mouillé
Vole à travers des univers de liqueur
Tout mouillé