El Andar
Atahualpa Yupanqui
Le Chemin
Parfois je ne comprends pas mon chemin dans ce monde
Cette mesure de la terre, du chemin et de la mer
Cela, qui étant simple, est devenu profond
Voix qui ordonne mes pas au-delà, au-delà
Jusqu'où je connais, je suis un être sans marins
Des gens sans grands pas ni frontières franchies
Des mains qui ont emprisonné un rêve de paysan
De sillons et de piques, de hennissements et de rênes
Pourquoi j'admire les châtaigniers et les chênes et les mers profondes
Et cette langue étrange, et le violon qui agonise
Si une langue barbare de pampas et de trèfles
M'a fait boire des guitares, qui sont devenues cendres
D'où vient alors l'aventure du voyage
Si rien n'a été loin, peut-être une cordillère
Et ce doux mensonge de changer les paysages
Qui sont toujours les mêmes, hivers, printemps
Parfois je ne comprends pas pourquoi je marche tant
Si je ne trouverai pas l'ombre que le cœur désire
Peut-être un accord profond, profond comme un pleur
Je devrais écouter un jour, je devrais écouter un jour