Percal
Anibal Troilo
Percal
Percal...
Tu te souviens du percal ?
Tu avais quinze ans,
Des envies de souffrir et d’aimer,
D’aller au centre, de triompher
Et d’oublier le percal.
Percal...
Sur le chemin du percal,
Tu es partie de chez toi...
Peut-être qu’on a mal compris.
Je sais juste qu’à la fin
Tu as oublié le percal.
La jeunesse est partie...
Ta maison n’est plus là...
Et dans le passé abandonné
Sont restés
Tétanisés
Ton percal et mon passé.
La jeunesse est partie...
Je n’attends plus rien...
Mieux vaut laisser de côté
Les désirs qui n’ont pas été
Et la robe de percal.
Pleurer...
Pourquoi vas-tu pleurer ?...
N’as-tu pas vécu,
N’as-tu pas appris à aimer,
À souffrir, à espérer,
Et aussi à te taire ?
Percal...
C’est des choses du percal...
Savoir que tu souffres
Savoir que tu souffriras encore plus
Et savoir qu’à la fin
Tu n’as pas oublié le percal.
Percal...
Tristesses du percal.