El Cap Per Avall

On a survécu à l'incendie
On a affronté le géant
On a pris ce tableau et on a dansé
La danse : Le bal à l'envers

Paella congelée, filles en carton
Odeur de pneus brûlés, gel et procession
Salue le bonhomme, école de retors
Le saint en promenade, un bisou et une fleur
On va se faire du fric, un week-end à Benidorm
Mettre la main et se taire, plages de béton
Vivre comme ça, c'est mourir d'amour, chantait Milans del Bosch
L'hymne régional provoque des larmes
Pages et pages, d'une tragédie qui déchire les âmes
Pas de pasodoble sur le terrain de foot
Lève la main droite, le public à la courbe nord
Une discothèque au milieu d'un champ de riz
Bouches tordues dans le pays des fleurs
La Geperudeta, embrassant la Moreneta
Vengeance !! Vengeance et nouvelles gloires en promo
Là où le monde s'explique en diminutif
Où pleure la récolte du sec et de l'irrigation
Il pleut avec des conneries, mais la rivière descend toujours vide
Et un drapeau tranche comme une arme à double tranchant
On vit la vie à la cool, vous finirez comme les pelletes à Alcoi
Du Mondúver au Penyagolosa et au Benicadell
Le village sera un marteau ou un poids mort

On a survécu à l'incendie
On a affronté le géant
On a supporté ces bombes qui
Résonnent encore dans les montagnes et les vallées
On a fui ces normes
On a profané leurs saints
On a pris ce tableau et on a dansé
La danse : Le bal à l'envers

Je viens d'où ils ont voulu faire une fête, terre de feu et de sel
Où les éclats traversaient et explosaient les vitres
Où les montagnes descendent en terrasses pour exhiber des champs
Qui apportent joies, peines et nourriture
Je viens des plages kitsch soutenues par des dettes énormes
De microclimat et de macro-arnaque, triste et réel
Rodeurs qui distribuaient, héros de vérité
Kidnappers de La Marina et du Comtat
Oranges et olives, cerises et raisins
Propres de maures, fils de majorquins
Où la fête ne s'arrête pas jusqu'à mercredi qui commence et
Tous les problèmes se dissolvent dans l'anis. On a
Une caverne de voleurs dans chaque ville
Beaucoup d'opportunistes par mètre carré
Une côte trahie, un désir de fuite
Avec un train vers le nord qui n'arrive pas
Champs abandonnés, qui veut labourer en pouvant être riche ?
Touristes déphasés, la vie passe
Chaque printemps, un blessé des mots s'émeut
Quand éclate un bruit dans la vallée fleurie
Tant de détours en tant de dates
L'arbre n'avait jamais été mûr
On savait que ce serait dur, ni nom
Ni carte ni futur : Amours qui tuent
On attrape les rats et on renverse les murs

On a survécu à l'incendie