Vivir Para Contarlo
Violadores Del Verso
Vivre Pour Le Raconter
Je sais que je provoque un maximum de désir
Quand je reviens à l'exercice avec un classique
Le fruit de mon sacrifice : le vers magique
Le prix du CD est symbolique
Mon groupe est simplicité et sérieux dans les objectifs
La vie, c'est couler
Comme ces pensées qui essaient de fuir
D'un esprit habitué à souffrir
C'est beaucoup de temps à se creuser la tête
Appelez-moi fou, putes, personne ne naît fou
Je poursuis l'impossible
Je décris la beauté avec un vers, souvent irréparable
Fou de produire l'imprévisible
Plaisir dans leurs têtes
Désolé, chercheurs de certitudes
Mon style est incroyable
Nous sommes le temps qu'il nous reste
La vieille quête, le nouveau test
Moi non plus, je ne sais pas vivre, j'improvise
Car chacun doit avancer à sa manière
Il y en a qui désespèrent, tu verras
Le temps, parfois ami de l'homme, laisse tout derrière
Dans la course, la fatigue est normale
C'est pourquoi il faut s'arrêter pour respirer
Regarde, la fin est la même pour tous
Et ainsi mon groupe est l'automne des MC's, bile amère
Javat, maître de la psychanalyse
J'invite mon public à la catharsis
Un nouveau vers jaillit sous le soleil et c'est l'aboutissement de ma crise
J'apporte des bonbons et le liquide de rigueur
Je tiens encore le micro avec un formidable élan
Je veux être le moteur, gros compositeur
Et conserver l'éclat clandestin d'un graffeur
Mais connais mon visage et si je te racontais
C'est la chose la plus étrange, je suis un simple messager
De la parole vécue et de l'erreur
Je me souviens avoir rimé pour chasser la douleur
Mais aujourd'hui je rappe pour le plaisir de m'entendre
J'ai écrit beaucoup de textes hier et je ne me suis pas guéri
Je n'ai jamais posé ferme, maintenant j'essaie juste de m'amuser
Et de laisser une brillante réputation avant de partir
Donne-moi un rythme quand il manque d'émotion
On le raconte à nouveau avec la même passion
Nous avons réservé la meilleure collection
De délires qui ont voulu devenir chanson
Ils n'étaient pas morts, putain, ils faisaient la fête
Les violeurs du vers ont toujours été le groupe
On nous manquait et c'était la seule façon de nourrir notre âme, sachant que les gens attendent
Quelque chose de plus de notre part
Nous apportons la science dans les textes
Les mêmes visages, les mêmes gestes
Regarde mon énergie, en quoi ça se transforme
Je dois être capricieux quand je le fais de cette façon
Où ils vont, ils triomphent
Mon nom sonne fantastique dans la bouche d'un fan
S'il y a des cris
Nous sortons par la porte de derrière des bars
D'autres ont tendance à halluciner
Et ça, il faut le vivre pour le raconter
Mais ce qui est admirable n'est pas ce que je vis, c'est ce que je raconte
J'ai appris qu'ici et maintenant est le moment
Que se mettre en couple est une grande invention
Et que de plus en plus, le hip hop exige des sentiments
Nous sommes universels mais nous marchons comme le reste des mortels
Cachant nos peurs
On dirait que non, mais les belles aussi pètent
Les malins aussi comptent sur les doigts
Vivre pour le raconter est la loi
Je te le rappelle autant de fois que tu appuies sur play
D'une certaine manière, je suis coupable
Mieux dit, responsable
Que les choses soient comme elles sont
Mon vers est démontrable et il n'y a pas d'urgence
Ce qu'il y a, c'est un message subliminal dans chaque sourire
Quand le chemin est difficile et qu'il faut le parcourir
Aujourd'hui ici, demain là, ils ne pourront pas l'éviter
Car je serai là pour le raconter
Donne-moi un rythme quand il manque d'émotion
On le raconte à nouveau avec la même passion
Nous avons réservé la meilleure collection
De délires qui ont voulu devenir chanson
Je marque à nouveau mon territoire avec un pissage comme un chien
Sur ce micro, il y a un panneau de ne pas toucher
En danger de mort, les raps s'éteignent
Mon pouce vers le bas condamne ceux qui ne sont pas de ma lignée
Ouvre mon vinyle en le frottant avec le jean
Mon visage réapparaît dans le mondosonore
Je garde encore l'essence du rap dans ce pot
Odeur concentrée de douleur, de larmes et de colère
Le monde m'a montré le peu d'amour qu'il ressent pour la terre
Et ça m'a appris le proverbe : Gens égale merde
Si je chante avec grâce sur le malheur, qui est le triste?
Si mon état normal est tranquillement nerveux
Thérapie de choc pour ce stress
Les serveurs sont aussi des psychologues et en plus, ils servent à boire
Fermer les bars plus tôt n'est pas la solution
Et beaucoup de flics, c'est toujours peu de fun
Plus ou moins, tout reste pareil, les reins filtrent moins bien
Et le cœur érodé comme une roche de mer
Je cherche du confort sur un matelas de fakir avec des piques en métal
Mais cet illusionniste ne peut plus
Retour au singe, je n'innove pas, c'est du rap d'hiver
Qu'est-ce qui tient plus chaud, les plumes ou le cuir? Quand le vent souffle
Ne cherchez pas tant d'or que vous dites dans ma poche
Au mieux de l'argent sur ma bague et sur un pendentif
Je fais mon travail, je vis pour le raconter
Je veux être heureux et je bois pour y arriver
Le miracle est que je sois encore ici pour le narrer
Le prochain pas sera de mourir pour le repos
Donne-moi un rythme quand il manque d'émotion
On le raconte à nouveau avec la même passion
Nous avons réservé la meilleure collection
De délires qui ont voulu devenir chanson
Nous avons quelque chose à dire avec urgence
Vivre pour le raconter, ouais!
Quand les choses ne sont pas comme elles semblent
Les violeurs du vers te le mettent là
Définitivement, indiscutablement, universellement, 2006