El lazo
Victor Jara
Le lien
Quand le soleil se penchait,
je l'ai trouvé,
dans un ranch sombre,
de Lonquén,
dans un ranch de pauvres,
je l'ai trouvé,
quand le soleil se penchait,
à Lonquén.
Ses mains, bien que si vieilles,
étaient fortes pour tresser,
elles étaient rudes et tendres
avec le cuir de l'animal.
Le lien comme un serpent
s'enroulait sur le noyer
et dans chaque lien la trace
de sa vie et de son pain.
Combien de temps dans ses mains
et dans son regard éteint.
Et personne n'a dit : c'est bon,
tu ne dois plus travailler.
Les ombres viennent lier
la dernière lumière du jour,
le vieux tresse quelques vers
pour enchaîner la joie.
Ses liens ont parcouru
sud et nord, colline et mer,
mais le vieux, la distance,
jamais il ne l'a su expliquer.
Sa vie laisse dans les liens
accrochés au noyer,
ensuite viendra la mort
et elle aussi l'attachera.
Peu importe si le lien est solide
et dure l'éternité,
liant à travers un champ
tu reposeras, vieux.
Quand le soleil se penchait,
je l'ai trouvé,
dans un ranch sombre
de Lonquén,
dans un ranch de pauvres,
je l'ai trouvé,
quand le soleil se penchait
à Lonquén.