Me acosa el carapálida
Silvio Rodriguez
Le carapálida m'harcèle
Le carapálida m'harcèle, il pèse sur moi,
sur mon peuple libre, sur mes jours de joie.
Il m'harcèle avec l'éperon, le sabre et l'armure,
une cavalerie meurtrière d'hier et d'aujourd'hui.
Le carapálida m'harcèle, le nord par le sud,
à l'est, à l'ouest, à chaque latitude.
Il m'harcèle, ce carapálida qui a divisé le soleil
entre l'heure des balles et l'heure de la douleur.
La terre veut me prendre,
l'eau veut me prendre,
l'air veut me prendre
et juste du feu,
et juste du feu je vais donner.
Je suis ma terre, mon eau,
mon air, mon feu.
Le carapálida m'harcèle avec son mensonge bas,
avec des contes colorés, des échanges de mille à un.
Il m'harcèle avec l'élixir de la prostitution,
il m'harcèle avec la gloire perdue de son Dieu.
Le carapálida m'harcèle avec sa vision,
ses esthétiques, ses angles, son style, son savoir.
Il m'harcèle, ce carapálida avec sa synthèse
et veut oindre mon âme avec des boulons de robot.
La terre veut me prendre...
Le carapálida m'harcèle avec sa guerre sournoise,
jusqu'à ce que je dise "stop" et qu'il charge sur moi.
Il m'harcèle avec son monstre de radioactivité,
son avenir de sable, sa mort colossale.
Le carapálida m'harcèle, celui qui m'a toujours harcelé,
qui harcèle mes frères, qui harcèle ma raison.
Le carapálida m'harcèle, celui qui vit de harceler
jusqu'à ce qu'ensemble nous lui donnions sa place.
La terre veut me prendre...