Llueve otra vez
Silvio Rodriguez
Il pleut encore
Il pleut encore
derrière mes fronts,
entre mes oreilles
nuages bas
sombres comme des boîtes
se déguisent en animaux féroces,
en animaux féroces.
Une femme que j'ai vue quatre fois
avec les yeux communs des gens comme nous,
quatre mille avec les autres
avec ceux qui souffrent des heures et des mois
heures et des mois.
Il pleut encore
là où il n'y a plus que moi
que des animaux féroces,
que des ennemis tendres.
Il pleut encore
derrière mes fronts,
ou des champs sans abris,
ou des rues sans porches.
Il pleut si bien
que la fin de la semaine
au lieu d'être dimanche
dans ma tête,
ce n'est que la tristesse
me tirant le cerveau et le matin,
cerveau et le matin.
Une femme
qui ne me provoque jamais
m'a condamné
a des pluies sans raison
et depuis je vis
noyé dans le désir de sa bouche,
désir de sa bouche.
Il pleut encore...
Une femme qui ne...