Apologia de Mujer
Silvio Rodriguez
Apologie de Femme
Je ne suis pas venu ici, c'est toi qui es venue
je ne t'attendais pas et je t'ai embrassée.
On suppose que je dois me taire
on suppose que je dois continuer.
On suppose que je ne dois pas protester
on suppose que tu es un cadeau
qui s'est brisé tout de suite
et maintenant rien, c'est toujours pareil
on suppose que tu es le chapeau
d'une fête, de ceux en papier
pour l'occasion... Oh femme !
Si tu savais combien la lumière est brève
quand elle entre dans la maison d'un enfant
dans un immeuble haut
et que c'était l'heure attendue du jour
tu ne m'aurais pas touché à l'épaule
eune fois... Oh femme !
Si tu savais combien cette lumière était brève,
dans une maison appelée
la nuit, c'est une maison
où il n'y avait plus de portes
que celles de la raison de cet enfant
sans foi.
Maintenant, on suppose et rien de plus
j'aimerais aussi supposer
que la lâcheté n'a pas existé
que c'est un vieux conte pour s'endormir.
Mais je reste là au milieu de moi
et au milieu des mêmes murs
en souriant aux amis
aller là, prendre le petit-déjeuner
mais je reste ici
applaudissant encore une fois
les fantômes de trois heures
Oh femme !
J'espère qu'avec toi l'amour s'arrête
j'espère que tu as tué ma dernière faim
que le ridicule me frappe implacablement
et moi, comme un chien fidèle
je le transforme en chanson.
Oh femme !
Ne te blame pas, la culpabilité est un jeu
de hasard, personne ne sait à quel point
il peut être mauvais
en riant
et à quel point un cadeau peut être cruel.
N'aie pas peur du jour qui va
se terminer, ne t'accroche pas aux ponts
qui tombent à la mer
n'aie pas peur de mon dernier éclat de rire.