La Siguanaba
Sara Curruchich
La Siguanaba
Avec de longs cheveux
Des güipiles blancs
Sous la nuit de lunes
Nouvelle, croissante, pleine, décroissante
Elle s'est montrée
Certains dans les villages la voient marcher
Ils ont vu son visage, marqué par des cicatrices
Il y en a qui la craignent, la croient surnaturelle
Mais son histoire, je veux vous la raconter
Obligée d'épouser un homme plus âgé
Il croyait que les femmes devaient être dominées
Et que leurs corps sont des objets sexuels
Mais elle s'est enfuie, car elle savait que son corps ne lui appartenait qu'à elle
Personne ne devait la frapper
Sa vie, c'est la sienne et celle de personne d'autre
Elle parcourt les rues, oui
Avec des güipiles blancs
Sous la Lune et le Soleil, elle marche
Et sa parole, et son regard
Avec la force de la forêt et de la montagne pour ne plus jamais se taire
On l'appelle la siguanaba
On l'appelle sorcière
On l'appelle bête
Parce qu'elle lutte contre les violences du système patriarcal
Elle parcourt les rues, oui
Avec des güipiles blancs
Sous la Lune et le Soleil, elle marche
Et sa parole, et son regard
Avec la force de la forêt et de la montagne pour ne plus jamais se taire
On l'appelle la siguanaba
On l'appelle sorcière
On l'appelle bête
Parce qu'elle défend les femmes et leur dignité
Jantape’ k’a xtisamäj pa qiwi’
Konojel ri ixoqi’
Xkeruto’, xkerukol
Elle ne va pas s'arrêter de marcher
Elle porte avec elle la force des ravins
Et la liberté contribue à semer
À semer