La Exiliada del Sur
Patricio Manns
L'Exilée du Sud
Un œil laissé dans les lacs par un accident banal
L'autre est resté à Parral dans un bar à boissons
Je me souviens que beaucoup de désastres, enfant, ont vu mon âme
Misères et traîtrises enchevêtrent mes pensées
Entre les eaux et le vent, je me perds dans l'éloignement
Mon bras droit à Buín, est resté, mesdames et messieurs
L'autre à San Vicente, je ne sais pour quel destin
Mon cœur à Curacautín, je le vois dans un petit jardin
Mes mains à Maitencillo saluent à Pelequén
Ma blouse à Perquilauquén ramasse quelques petits poissons
Je me suis pris les pieds à San Rosendo en traversant un coin
L'autre à Quiriquina s'enfonce au fond des mers
Mon cœur mécontent a battu avec peine à Temuco
Et il a pleuré à Calbuco de froid, à cause d'une gelée
J'avance et redresse ma marche vers la montée de Chacabuco
Je laisse mes nerfs à Graneros, le sang à San Sebastián
Et dans la ville de Chillán, le calme m'est tombé à zéro
Mon rein à Cabrero ruine une promenade
Et dans une rue d'Itata, mon instrument s'est cassé
Et j'envoie à Nacimiento un matin d'argent
Débarquant à Riñihue, on a vu Violeta Parra
Sans cordes à la guitare, sans feuilles au coligüe
Une volée de chirigües est venue lui donner un concert
Débarquant à Riñihue, on a vu Violeta Parra
Débarquant à Riñihue, on a vu Violeta Parra