Autobiografía
Luis Enrique
Autobiographie
Le monde n'est pas ce que je voyais
Depuis la fenêtre de ma chambre
Dans l'été soixante-dix-huit
J'ai vu un nuage qui grandissait
Et mon enfance qui s'en allait
J'ai fait le trajet de Managua à Tijuana
Cherchant vers le nord un espoir
J'ai atteint la terre promise
J'ai appris une autre langue
J'ai commencé une nouvelle vie
J'ai grandi dans l'ombre du silence
J'étais un sans-papiers avec peur
Sans papiers et sans direction
Depuis mes quinze ans, je suis l'étranger
Je ne suis d'ici ni d'ailleurs
Parmi ma gente, je suis la voix qui vit loin
Mais je n'oublierai jamais
Ces beaux lever de soleil de Somoto
Les jeux dans la rue principale
Ma première copine
Et mon identité
Je vis marqué par trois bandes
Deux bleues et une blanche
Partout où je vais, j'emporte ma patrie
Où que je vive
Je me sens chez moi
Aujourd'hui, j'ai un fils et je ne voudrais pas
Le voir vivre cette expérience
Si un jour il n'y avait pas de frontière
Je pense que mon histoire ne se répéterait pas
J'ai grandi dans l'ombre du silence
J'étais un sans-papiers avec peur
Sans papiers et sans direction
Depuis mes quinze ans, je suis l'étranger
Je ne suis d'ici ni d'ailleurs
Parmi ma gente, je suis la voix qui vit loin
Mais je n'oublierai jamais
Ces beaux lever de soleil de Somoto
Les jeux dans la rue principale
Ma première copine
Et mon identité
Hé
Comment oublier le petit bateau en papier flottant sur le fleuve de la rue
La guitare de grand-père Carlos
Les combats de coqs de grand-père Camilo
La petite épicerie de maman Elsa
L'amandier de chez Tere
Et les chansons de mes oncles
Je n'oublierai jamais
Depuis mes quinze ans, je suis l'étranger
Je ne suis d'ici ni d'ailleurs
Parmi ma gente, je suis la voix qui vit loin
Mais je n'oublierai jamais
Ces beaux lever de soleil de Somoto
Les jeux dans la rue principale
Ma première copine
Et mon identité