Nin non
Lluís Llach
Nin non
Nin non, Maria,
ma petite aux cheveux d'or.
Nin non..., petite
chanson de mon berceau.
Et pendant que tu rêves
la vie me prend par la main,
mais, quand je t'entendrai,
j'arriverai à tes côtés.
Et si jamais le froid
d'un matin d'hiver
caresse tes draps,
je chercherai à l'est
le soleil le plus radieux
pour réchauffer ton corps.
Le grand mûrier
gardera son feuillage
pour que les oiseaux y dorment.
Si un jeu te réveille,
on remplira d'étoiles
ton plafond immense.
Nin non..., Maria,
ma petite aux cheveux d'or,
que, quand je t'entendrai,
j'arriverai à ton berceau.
Des cerfs-volants,
je dois te pendre des étoiles
pour envoûter les dieux,
et ainsi rendre jaloux
un démon aguerri
qui te proposera les enfers.
Car souvent le ciel
est plutôt froid
pour tes rêves d'enfant.
Et il faut réchauffer
la pensée avide
avec des chaudières brûlantes.
Adieu..., Maria,
la vie me prend par la main,
mais, quand je t'entendrai,
j'arriverai à tes côtés.