Maremar
Lluís Llach
Maremar
Maremar, feu-nous présent
à l'autel de notre paysage.
Maremar, que les anciens dieux
sont aujourd'hui bien loin de chez nous.
Un tonnerre pour le regret,
un port pour la blessure,
et pour l'amour, la crique.
Maremar, donnez-nous du vent
il y a demain et une voile blanche,
Maremar, et si possible
ni ouragan, ni trop de calme.
Car le temps est court et passe
comme une étrange danse
sans empreinte.
Regarde comme vient l'air
qui veut t'inviter à sa danse.
Tourne et monte en l'air,
nuage d'espoir blanc.
Prends-le et enivrez-vous
avec son parfum
comme seul un amant sait le faire.
Regarde comme vient l'air
qui veut t'inviter à sa danse.
Maremar, donnez-nous la paix,
mais avec la force de l'olivier.
Qu'il ne mette jamais son feuillage vert-bleu
entre les mains de celui qui voudrait la soumettre.
Que nous remplissions d'étoiles la barque,
mais qu'un lourd bagage
ne vienne pas abîmer les filets.
Regarde comme vient l'air
qui veut t'inviter à sa danse.
Tourne et monte en l'air,
nuage d'espoir blanc.
Prends-le et enivrez-vous
avec son parfum
comme seul un amant sait le faire.
Regarde comme vient l'air
qui veut t'inviter à sa danse.
Maremar...