Veterano
Leopoldo Rassier
Vétéran
Mon temps touche à sa fin
L'après-midi se termine plus tôt
Mon monde est devenu petit
Et je suis plus petit que je ne le pense
Le cheval est plus rapide
Mon bras faiblit parfois
Je mets plus de temps que je ne le veux
Mais je lève la jambe sans peur
Je selle le cheval docile
Mais je mets le lasso sur les rênes
Si la force manque dans le bras
C'est dans le courage que je me soutiens
Tu te souviens du temps des ruptures
La vie revient en arrière
Je suis un bagual qui ne se rend pas
Ainsi va la vie
Dans les matins de printemps
Quand je vais faire du rodéo
Je suis un gamin à l'âme légère
Vole au-dessus de la couverture
Cheval de mon enclos
Il met la tête dans le frein
Je selle sur le rebord
Mais je ne fais ni nœud ni manœuvre
Si la couverture se dégage
Elle tombe sur le banc où je m'assois
Eau chaude de yerba buena
Pour boire en silence.
Dans ce feu où je me réchauffe
Je rumine les choses que je pense
Je repasse ce que j'ai fait
Pour voir ce que je mérite
Quand mon hiver arrivera
Qui blanchit la colline
Il me trouvera le cœur ouvert
Avec un cœur étoilé
Chargé de rêves
Qui habitent mon cœur
Et qui vont vivre avec moi
Dans ma nouvelle demeure