Carcel de Oro
Rocío Jurado
Prison d'Or
Quand tu m'as donné refuge, n'étais-tu qu'une gitane
avec une robe à volants et une jupe en armure,
et j'ai vu par ta tendresse, de la nuit au matin,
devenir une reine avec une couronne de brillants.
Mais dès le début, ta douceur m'ennuyait,
m'étouffait ce enfermement que ta passion m'imposait,
et une nuit où tes jalousies m'ont rempli d'amertume,
avec le poison de mes mots, j'ai tué ton cœur.
À force de me dire "je t'aime, je t'aime"
je ne peux plus le supporter,
comme un oiseau je meurs, je meurs,
j'ai besoin de liberté.
Ouvre portes et verrous
pour que je voie la lumière du soleil,
car mes yeux sont déjà aveugles
par les ténèbres et la douleur.
Pour ma mère, je t'implore et je pleure
que tu ne penses plus à moi ;
je ne t'aime pas, je ne t'adore pas,
et je ne sers à rien pour vivre
dans cette prison d'or.
Et pressé de te quitter, je suis parti par les chemins,
avec mes chansons et mes rêves et mes envies de vivre
et à un moment, mes volants se sont accrochés dans les épines
et les nards et les roses sont devenus des chardons pour moi.
Du vinaigre que je bois maintenant, la douleur est seulement mienne
et je maudis jusqu'à l'heure où j'ai goûté à la liberté.
Mendiant de tendresse, je te supplie nuit et jour
que dans la prison de tes bras, tu me renfermes à nouveau.
Reviens à me dire "je t'aime, je t'aime",
reviens à le dire par Dieu,
sans l'entendre, je meurs, je meurs,
comme un nard sans odeur.
Pour effacer les offenses
que je t'ai faites, je souffre,
si je pouvais de mes lèvres,
je m'arracherais même la peau.
Ton amour vaut plus que les trésors des Maures
pour moi.
Pour ta mère, je t'implore
que tu m'enfermes pour vivre
dans cette prison d'or.
À une forge, je me jetterais
pour sortir purifié,
si de nouveau tu te mettais
à me regarder en face.
Ton amour vaut plus que les trésors des Maures
pour moi.
Pour ta mère, je t'implore
que tu m'enfermes pour vivre
dans cette prison d'or.