De Gurí
José Larralde
De Gurí
Depuis gamin, j'suis arrivé,
avec mon vieux dans les hangars,
et en train de bosser avec les gars
à une commande, j'suis resté,
pour vendre des gâteaux, pour rassembler.
Gâteaux,
maté chaud.
Et ça fait grossir la ceinture
pour le chef, c'est du lourd.
Déjà jeune, j'ai été traité,
pour faire le benteveo,
ramassant les petites pièces,
j'me courbais tout le temps,
ensuite au boulot envoyé,
comme attrapeur, j'suis resté,
jamais j'ai autant souffert
le dos et le flanc.
Ils sortent du hangar
or blanc de la bergerie,
avec tant de moutons tondus
le patron se régale,
et dans le tas de la toison,
sous le poids de la récolte,
j'finis mes semaines
ciseaux, charque et piró.
Mais le jour d'arriver
pour tondre nos moutons
et cet espoir ancien
on va le voir mûrir,
belle ou pas, ça sera,
petites nuages pour les pauvres.
Ni médailles rondes
pour juste quelques-uns.