De Buenos Aires Morena
José Larralde
De Buenos Aires Morena
Vent qui vient du sud,
était son ardeur de jeune fille,
polen brun sur la peau,
et dans sa voix la fragrance.
Il a apporté l'arôme heureux,
de la fleur de son jardin,
désirs de se voir et de vivre,
se dévoilaient dans ses mains.
Je sais qu'un poète l'a aimée,
et l'a mise dans son chant,
et que son chant a pleuré,
lorsqu'il l'a vue partir,
de Buenos Aires morena,
yeux de larmes et de miracles,
fonderie de baisers qui donnent,
ses lèvres brûlantes.
Quand elle revient vers le sud,
ni les baisers ne suffisent,
elle brille d'amour,
et l'adieu la fait saigner,
il faut la voler du sud,
et la mener à la vie,
donner à la nuit la lumière,
de son rire volé.
Je sais qu'un poète a tremblé,
lorsqu'il a pu la retrouver,
Elle est revenue dans ses bras,
par les chemins du sud,
de Buenos Aires morena,
il faut la voler en chantant,
les oiseaux ivres et les étoiles l'appellent,
et les cigales du vent lui pendent son chant.