Aquella Carmen
Isabel Pantoja
Cette Carmen
Quand Carmen
Quand Carmen resta immobile, à l'aube claire
Et son corps devint marbre, bronzé de pure race.
Barcelone,
Barcelone criant, fit sonner ses cloches
Et le Compás de la sardane perdit son souffle.
Et à ce même moment… le son de la zambra s'éteignit !
Carmen gitane née d'un sarment et d'un corail.
Carmen, c'était ta robe étendue, la queue d'un paon.
Quand tu as franchi la ligne et que ta flamme s'est éteinte
La zumaya ne chanta plus, ni la guitare ne trembla,
Carmen, carmen, carmen… carmen !
Carmen Amaya est morte, et toute l'Espagne a pleuré.
À Séville,
À Séville, les miroirs, avec leur verre d'eau verte,
Dans les tablaos, on commentait :
Pourquoi cette Carmen ne revient-elle pas ?
La Malena, La Malena parlait seule
La Nina a cassé ses peignes
Et Juana la macarrona a allumé une lampe à huile.
La Giralda est sans bras et l'Alhambra, sans cyprès.
Carmen ! Gitane mauresque d'alfajores et de suie.
Carmen ! C'était ta robe, une lune de nard de l'Albaicin.
Quand tu as franchi la ligne et que ta flamme s'est éteinte
La Zumaya ne chanta plus, ni la guitare ne trembla.
Carmen, Carmen, Carmen… Carmen !
Carmen Amaya est morte, et toute l'Espagne a pleuré.
Du somorrostro à la plage, son étoile s'est éteinte
Ses murailles se sont effondrées, comme celles de Jéricho…
Carmen, Carmen, Carmen… Carmen !
Carmen Amaya est morte, et le monde entier a pleuré.