Amanece La Raza
Illapu
L'Aube de la Race
Tout le continent est
vierge et tranquille.
Jusqu'au ciel s'élèvent
les feuilles vertes du Ñandubay,
et avec une beauté docile
les bras du vieux saule
tombent dans les eaux du Mataquito.
Là-bas, au loin dans la Pampa
enfant regarde l'horizon
avec les yeux clairs du Chaco maternel.
Tout le continent vit en paix…
…Par la mer est venue la mort blanche.
Le quetzal mourant est tombé
sur la terre Tolteca,
un petit Mapuche
gémissait sur le champ de bataille, et maintenant,
de notre sang vital je demande :
RACONTE :
Où es-tu, Géant Austral
avec l'attente ancienne oubliée
du cri indien ancestral ?
Le vent ami et fidèle
décoiffait les prairies
l'acier apparaissait
seul vivait l'Ona
sur la terre patagonne
qui se vidait de ses rivières.
Le tehuelche indomptable
surgissait parmi les ombres
un loup de mer gémissait
la nostalgie de la nuit.
Que se ferme le couvercle
de l'histoire oubliée
car la racine est la gloire
des vieilles tentes,
et l'espoir avait l'habitude
de trancher la racaille.
Le sang sur la terre
se transformait en cailloux
et la colère fleurissait
et le malón de la guerre.
L'arc la flèche ne manque pas !
Ouragan Alacalufe
qui te parais de plumes
pour féconder la vallée
avec l'arôme du molle
le breuvage le plus divin.
Où es-tu homme-indien ?
Quelles mains t'ont arraché l'air
et sont parties ?
La vie l'indien a perdu,
et l'aube est morte
colonisée dans des livres
par des écrivains sbires,
ta lutte n'a pas été ravivée,
ta modestie a été piétinée
dans ces écrits obscurs.