Herria eta hizkuntza
Herrikoiak
Le pays et la langue
Un jour dans le passé, dans une auberge,
Deux amis discutaient, pas vraiment en verve ;
Tous deux pensaient être des basques sincères,
Pourtant, ils ne pouvaient pas se comprendre, c'est clair ;
J'étais là, écoutant, dans une humeur amère.
Je n'ai pas saisi toute la parabole,
Il parlait en français, il savait comment :
Il se souciait de notre cher pays,
Mais, sur ses épaules, un poids, un fardeau,
"Vive le Pays Basque", en français, c'était beau.
L'autre s'est levé, en pur basque :
"Notre langue ne se perdra pas, c'est sûr !
C'est ce qui nous distingue ici au Pays Basque,
Les autres sont perdus dans d'autres brouillards ;
Nous sommes déjà français depuis longtemps, c'est clair !"
Parmi ces deux hommes, l'un était bien,
L'autre avait un air de dédain ;
Cette chose étrange, je ne l'aime pas,
Bien que vivant en montagne, je vois ça
Le chêne vêtu de châtaignes, c'est pas ça.
Un pays célébré comme un étranger,
Des désirs étrangers contre la voix du pays ;
Le nôtre a déjà parlé, avec clarté,
Comme sous un nuage, nous sommes perdus ici,
Il n'y a pas de service pour deux maîtres ici !
Pour être ensemble, ces deux hommes sont liés,
Ils ont une seule chose, en deux morceaux éparpillés ;
Je veux montrer que les morceaux sont liés,
Notre langue et notre Pays Basque,
Je les compare pour une seule existence.
Frères et sœurs, écoutez ma voix :
Une existence ne peut pas être faite de poussière ;
Le pays est le corps, la langue est le cœur ;
En se séparant, chacun perd son sort,
Cette existence-là, c'est sûr, c'est la mort.
Certains se souviennent du pays, oublient l'euskara,
D'autres aiment la langue, méprisent le pays ;
Langue et pays ne se séparent pas,
Ils veulent nous faire comprendre,
Que l'un sans l'autre, on ne peut pas vivre.