Habanera
Herrikoiak
Habanera
Si je pouvais revenir
à ce temps étranger
je pourrais consommer
entre la douceur de la vanille,
dans un océan lointain
l'imagination perdue
sous la pluie du printemps
en voyant les roses s'épanouir.
Je n'ai jamais eu d'oncle
à La Havane,
pas de piano là-bas
où je vivais dans cette maison,
les dentelles des filles
l'été dans l'après-midi,
le rosaire sacré
dans la chambre froide d'hiver.
Les lèvres gardent
le goût des baisers humides
dans le frisson du désir,
malheureusement de la désillusion,
la nuit me guette
avec une conscience à nu
les heures passent lentement
sur les ailes des souvenirs.
Nous sommes nés, nous vivons
nous ne demandons rien
le bateau s'éloigne lentement
du quai.
Les Antilles sont accrochées
aux murs des photos
j'écrirai une lettre
pour que quelqu'un réponde.
Dans les soirées parfumées
de tabac, de rhum et de cannelle
on entendait des rires
dans les bordels de La Havane,
les mulâtres avec des éventails
faisaient du vent à la nuit
les musiques des grands
brûlaient le sang.
Nous sommes nés, nous vivons
nous ne demandons rien
le bateau s'éloigne lentement
du quai.
Les Antilles sont accrochées
aux murs des photos
j'écrirai une lettre
pour que quelqu'un réponde.