A Media Luz
Edgardo Donato
À la lumière tamisée
Trois quatre huit, rue,
au deuxième étage, ascenseur ;
pas de concierges ni de voisins
à l'intérieur, cocktail et amour.
Petit appart' de Maple,
avec piano, tapis et lampe...
un téléphone qui répond,
un juke-box qui pleure
les vieux tangos de ma fleur,
et un chat en porcelaine
pour que l'amour ne miaule pas.
Et tout à la lumière tamisée,
car l'amour est un sorcier,
à la lumière tamisée les baisers,
à la lumière tamisée nous deux...
Et tout à la lumière tamisée,
crépuscule intérieur,
quel doux velours
la lumière tamisée d'amour.
Douze vingt-quatre, Juncal,
téléphone sans peur ;
le soir, je t'invite avec des douceurs,
la nuit, tango et amour ;
les dimanches, tu danses,
les lundis, désolation.
Il y a de tout dans la petite maison :
coussins et canapés
comme à la pharmacie... coco,
tapis qui ne font pas de bruit
et table mise pour l'amour...