El Antigal
Daniel Toro
L'Antigal
Dans tes vieux bras est resté le passé
Cendre de l'âme sauvage qui s'est envolée
Le temps dans tes mains seules
S'est étendu sur la lumière
Sang desséché au matin
Pleure des siècles à la voix du Soleil
Le cri inca a fait trembler la douleur
Silence nu par ton corps s'avance
Les pierres au vent lui volent le sel
Les grillons dorment l'après-midi
Or nu de la colline derrière
A creusé la bouche de ta nuit
L'acier sombre de ta peau noire
Pour te plonger dans la solitude
Pleurant la chaleur des larmes de l'indien
C'est une source fiévreuse mouillant l'antigal
Pluie qui vient de Dieu
Ancienne fatigue et lent son pas
Il a une lance pour le cardon
Et dans ses épines a laissé ses mains
Pour le sang d'une autre couleur
Et au rayon fou a donné son cœur
Le destin de ton nom fut final
Et la Lune d'autrefois n'éclaire plus
La femelle a fermé son ventre
Et par le front s'est déversée
Et a laissé ses traces vers le nord
Cherchant un chemin pour y mourir
Et comme une mère a aussi pleuré son mal
Ronde à l'intérieur le Maître sidéral
Vagabonde dans tes veines depuis qu'il est parti
Et lève tes yeux noirs
Pour te couvrir mort et loyal
Il a enfoncé son torse dans la roche
Comme une blessure sans crier sa voix
S'est entendue dans le ciel comme une malédiction
Pleurant la chaleur des larmes de l'indien
C'est une source fiévreuse mouillant l'antigal
Pluie qui vient de Dieu
Et ancienne la fatigue et lent son pas
Il a une lance pour le cardon
Et dans ses épines a laissé ses mains
Pour le sang d'une autre couleur
Et au rayon fou a donné son cœur