Hacerte Venir
Cheo Feliciano
Te Ramener
Si je pouvais t'emmener discrètement où je vais
Et te donner toute la pluie d'un jour gris,
Te faire tomber amoureux tout bas
Quand même le vent ne puisse m'entendre,
Si je pouvais de là où je suis...
Te ramener.
Si je pouvais trouver un endroit et t'aimer ici,
Déshabillant les nombreuses heures de calme,
Conserver l'immensité de cette odeur
De fin janvier et vivre pleinement,
Si je pouvais de là où je suis...
Te ramener.
Si je pouvais conquérir la hâte et voir la mer,
Dessiner l'irréalité de ton existence,
Rassembler soupir et solitude
Quand l'oubli doit s'en aller.
Si je pouvais de là où je suis,
Oh mon amour, te ramener
Pour enflammer la ville et le soleil
Avec des gestes de tempête,
Si je pouvais de là où je suis
Gagner la hâte et retourner à la mer.
Si je pouvais noyer la brise, l'humidité,
Et me proposer de sauver le baiser que j'ai choisi,
Nourrir la clarté d'un espoir,
Encore à teindre, si je pouvais de là où je suis... Te ramener.
Si je pouvais noyer la soif, l'âge,
La voix, te reconquérir
Avec ce qu'il reste à dire,
Unir d'un coup mon anxiété
Et la douce courbe de ton ressenti.
Si je pouvais de là où je suis,
Oh mon amour, te ramener
Il n'y aurait ni ardeurs à violenter,
Ni bandits à tolérer ;
Si je pouvais de là où je suis,
Oh mon amour, te ramener,
Armer de feu la dignité,
Perdre ma place pour faire semblant.
Si je pouvais de là où je suis,
Oh mon amour, te ramener,
Avoir ta bouche et ton cœur
Quand le désir voudra me faire bouillir ;
Si je pouvais de là où je suis,
Oh mon amour, te ramener
Si je pouvais de là où je suis,
Oh mon amour... Te ramener !