Invirtiendo en la pérdida (part. Kase.O y Ignatius Farray)
BEJO
Investir dans la perte (feat. Kase.O et Ignatius Farray)
Retransmis depuis l'intérieur
Moi, moi
Putain de merde, je m'en fous si
Je devais le refaire, je le ferais encore comme ça
Aujourd'hui il fait froid à Madrid, et moi ici pieds nus
Je continue à donner des coups à une canette dans la rue
Aujourd'hui je me sens comme un vieux seul assis sur un banc
À nourrir les pigeons en pensant : c'est pas si grave
Je tombe, je me relève, et on me pousse encore
Et ce jusqu'au jour où je serai recouvert d'un manteau
En regardant en arrière, je suis en paix
Aujourd'hui les miens vont bien et les autres sont dans la merde
J'ai ressenti la pression comme dans une bouteille d'eau gazeuse
Et j'ai dit : Ça suffit, ça va exploser
Je m'en fous, je sais que cette vie est courte
Je sais que ce papier coupe parce que quand j'écris je commence à saigner
Je suis ma propre escorte, mes lumières et mon ombre
Parce que je sais que cette célébrité est une pute et ne m'a pas changé
J'en ai marre de demander parce qu'il n'y a personne pour m'expliquer
C'est pour ça que je reste ici avec mon blabla
Mastiquant mes peines comme si c'était un chewing-gum
Je remonte à la surface, mais je coule
Perdu dans un labyrinthe de mon monde intérieur
Une voix m'a dit : Pétale, en regardant une fleur
Dans cette vieille voiture je suis habillé décontracté
Au cas où il faudrait courir et que le moteur ne fonctionne pas
Face aux coups de la vie et à ses folies
Défense solide et sans fissure
Je peux le voir clairement dans cette pièce sombre
Mais personne ne me le garantit
Je le prends pour acquis, je reste debout en prenant de la hauteur (eh, moi)
Ils croisent les doigts quand ils jurent
Je ne crois rien, j'écris juste de la merde pure
(J'écris juste de la merde pure)
Eh, moi, qui est sûr de l'avenir ?, qui jure ?
Qui agit avec mesure face au doute incendiaire ?
Monologue du chaos comme des gourous
Mon opération quotidienne, je retransmets depuis les entrailles
Mille jours entiers sans manger, juste des ongles
La douleur est un excellent coupe-faim
Et sinon, qu'ils demandent au Ge—, grand magicien
Contrôle de l'ego, exercice de l'affection
Je me fâche comme un enfant et je regrette après
Que si un mauvais jour, et que si une mauvaise passe
Mais j'avais l'air d'un putain de facho
Et dans le miroir, un diable me faisait un clin d'œil
Je n'ai pas su le voir parce que c'était trop flou
Très loin du monde, de toi et de vous
Emmêlé dans des pensées venimeuses
Dévoré par les mirages
Sous mes pieds des serpents et des séismes
Nature morte, c'est ce que je laisse derrière moi
Ma conscience me titille, mais je n'y fais plus attention
Je ne veux voir personne souffrir
Mais je les vois chaque fois que je sors me promener
Regarde-le tenter de défoncer la brique
Il est tellement bourré qu'il ne peut pas l'ouvrir et essaie de la mordre
Personne ne prie le putain de roi de la tristesse
Spectateur d'un rêve qui s'éloigne
Sans amis, sans famille, sans travail
Il ne reste que le réconfort de ne pas pouvoir tomber plus bas
Face aux coups de la vie et à ses folies
Défense solide et sans fissure
Je peux le voir clairement dans cette pièce sombre
Mais personne ne me le garantit
Je le prends pour acquis, je reste debout en prenant de la hauteur (eh, moi)
Ils croisent les doigts quand ils jurent
Je ne crois rien, j'écris juste de la merde pure
(J'écris juste de la merde pure)
Le désastre est déjà fait
Cinquante ans sans aucune logique
Investissant dans la perte
Pour acheter le terrain que je voulais
Où je peux faire pousser mon figuier
Avec des branches tordues et déformées et un tronc atrophié
Comme celui d'un contorsionniste
Des figuiers comme des feux de camp qui donnent ombre et chaleur
Et qu'on te dise que la vie peut te foutre en l'air, hahaha