A Quien Engañas Abuelo
Arnulfo Briceño
À Qui Engages-tu, Grand-Père
À qui engañas abuelo, je sais que tu es en larmes
Depuis que papa et maman, là-haut, se reposent
Tu ne m'as jamais dit comment, ni quand ça s'est passé
Mais dans la colline, il y a deux croix qui te le rappellent
Le vieux baisse la tête en caressant le gamin
Il dit : tu as raison, fils, la haine a tout changé
Les pionniers sont partis loin, le champ est abandonné
Je n'ai plus de forces, le soc me pèse tant
Et toi, tu n'es qu'un enfant pour faire vivre la ferme
Me dit Chucho, le muletier, celui qui vit dans les canaux
Que certains sont tués pour être riches, d'autres pour être libéraux
Mais qu'est-ce que ça change, grand-père, alors qu'est-ce qui compte
Mes parents étaient si bons, ils n'ont fait de mal à personne
Je comprends juste une chose, devant Dieu, nous sommes égaux
Apparaissent aux élections ceux qu'on appelle des chefs
Qui promettent des écoles et des ponts là où il n'y a pas de rivières
Et à l'âme du paysan arrive la couleur partisane
Alors il apprend à haïr même celui qui était son bon voisin
Tout ça à cause de ces maudits politiciens de métier
Maintenant je te comprends, grand-père, par Dieu, ne pleure plus.