Himno del Ecuador
Antonio Neomane
Hymne de l'Équateur
Salut ô Patrie, mille fois ! ¬Ô Patrie !
Gloire à toi ! Et ta poitrine déborde
De joie et de paix, et ton front radieux
Plus que le soleil, nous te voyons briller
Indignés, tes fils du joug
Que t'imposa l'audace ibérique
De l'injuste et horrible malheur
Qui pesait fatalement sur toi
Une voix sainte vers les cieux s'éleva
Voix d'un serment noble et sans pareil
De te venger du monstre sanglant
De briser ce joug servile
Les premiers, les fils du sol
Qui, superbe, le Pichincha orne
Te proclamèrent pour toujours, dame
Et versèrent leur sang pour toi
Dieu regarda et accepta l'holocauste
Et ce sang fut germe fécond
D'autres héros qui, ébahis, le monde
Vit autour de toi surgir par milliers
De ces héros, au bras de fer
Rien n'eut d'invincible la terre
Et de la vallée à la haute sierra
On entendait le fracas de la lutte
Après la lutte, la victoire volait
Liberté après le triomphe venait
Et l'on entendait le lion déchiqueté
Rugir d'impuissance et de dépit
La férocité espagnole céda enfin
Et aujourd'hui, ô Patrie, ton existence libre
Est le noble et magnifique héritage
Que nous a donné, l'héroïsme heureux
Des mains paternelles, nous l'avons eu
Que personne n'essaie de nous l'arracher maintenant
Ni notre colère vengeresse
Veuille, fou ou audacieux, contre lui
Personne, ô Patrie, n'essaie. Les ombres
De tes héros glorieux nous regardent
Et le courage et la fierté qu'ils inspirent
Sont des augures de triomphes pour toi
Vienne le fer et le plomb fulgurant
Que l'idée de guerre et de vengeance
Réveille l'héroïque force
Qui fit succomber le féroce espagnol
Et si de nouvelles chaînes se préparent
L'injustice d'un sort barbare
Grand Pichincha ! prévois la mort
De la patrie et de ses fils enfin
Enfonce au plus profond de tes entrailles
Quand existe dans ta terre : le tyran
Ne laisse que des cendres et en vain
Cherche une trace d'être près de toi