El ferroviario
Ángel Parra
100%
Le cheminot
Je me souviens quand j'étais gamin
De mon père qui marchait,
Rentrant tard dans la nuit
Du boulot, épuisé.
Des souvenirs, de beaux souvenirs,
De mon vieux, j'en ai plein.
Je le revois sur le quai,
Veste en cuir qui brille,
Conducteur de la terre,
Fogonier des cieux.
Quand c'était sa nuit,
Il rentrait à l'aube,
Ses cheveux pleins d'étoiles
Réveillaient ma fenêtre.
Sa présence militante
Lui a planté bien des épines,
Reclus dans les montagnes,
Il est allé soigner ses blessures.
La fumée de ces trains,
Le temps de la gare,
Me ramène à ses souvenirs
Et le souvenir fait chanson.
J'aimerais lui dire merci
Pour tout ce qu'il m'a appris :
Que la justice, c'est le peuple,
Que la femme, c'est l'amour.