La Bala
Ana Tijoux
La Bala
La balle le fixait intensément sous
Le manteau brillant de son poison
Un tir soudain
A pénétré chaque particule de l'air puis est tombé
La première goutte s'est répandue déjà pour la centaine (x3)
Pour la centaine
La mort le regardait de manière provocante
Avec le sang entre les dents
Et une obscurité régnante
La balle, suspendue, immobile
Dansait un meurtre tournoyant sur elle-même
La vie s'est perdue de vue avec sa piste
Tandis qu'un jeune souffre devant le désir de conquête
À genoux, son baiser change lentement du rouge à la glace
Des petits anges en papier se sont perdus par Babel
Qui rendra cette peau
La mère supplie le colonel
La mort est un carrousel
Funèbre dans son va-et-vient
Un jugement cruel et fin
L'ange supplie le colonel
Son regard est resté figé par le bruit soudain pulsant qui l'a valu
Homme effondré, saignant, sans souffle, la vie lui a fait défaut
La première goutte s'est répandue déjà pour la centaine (x3)
Pour la centaine
Ce corps sans vie était son fils, Marie, stupéfaite
Tombée au sol, son visage déformé s'est transformé en cri
Il ne reste qu'un bourdonnement qui signifie (tueur)
L'heure du décès marquait par un baiser d'adieu
De la mère perdue dans le chagrin, elle a fait pleuvoir au ciel
Des larmes du désert et même la mort est restée silencieuse par respect
Des petits anges en papier se sont perdus par Babel
Qui rendra cette peau
La mère supplie le colonel
La mort est un carrousel
Funèbre dans son va-et-vient
Un jugement cruel et fin
L'ange supplie le colonel
Des tirs résonnent,
Des morts s'emmènent
Des poussières brûlent
Prakapampam (x4)