La Ansiedad y Yo

Ali, Ali
Avant que tu me dises quoi que ce soit
Je veux te poser une question
Es-tu venu avec quelqu'un aujourd'hui ?

Oui, je suis venu avec L'Anxiété

Intéressant
Raconte-moi, que te dit L'Anxiété ?

Elle m'a dit qu'elle ne peut pas respirer
Qu'il y a un nœud qui la rend muette
Et elle ne peut pas éviter
De voir tout en noir même celui qui l'aide
Et elle a souvent besoin, de quatre murs

Solitude et oreillers pour pouvoir crier
Elle me dit que ça lui fait mal au cœur et qu'elle ne le dit à personne
Et en fait, parfois ça lui arrive dans la rue
Qu'elle a toujours peur de perdre ses parents
Et qu'elle pense même parfois à partir avant

Que son esprit ne voit que des tragédies
Qu'elle suppose toujours et tire des conclusions sérieuses
Que quelque chose la retient et laisse ce qu'elle essaie à moitié
Qu'elle ne répond pas aux appels s'il n'y a pas de rendez-vous
Et qu'elle voit tout en sépia

Qu'elle se sent bien jusqu'à ce que ses paumes transpirent
Qu'elle a pensé à des barreaux, des sacs pleins et même des armes
Qu'elle a oublié l'avenir
De son corps et de son âme
Surtout quand il y a des murs qui absorbent sa foi et son calme

Elle me dit qu'à parfois elle se sent à bout
Et qu'en même temps, elle est envahie par une triste timidité
Alors qu'on repasse le même passé
Ses mains tremblent, elle
Me regarde et me dit je ne survivrai pas

À cette sensation de panique et de catastrophe
Et même si peut-être ce n'était pas et ne sera pas
Je la ressens là
Et pendant qu'elle se décharge
Je suis ici à sentir que
Elle me décrit moi

Ali, c'est très intéressant la façon dont
Tu perçois et personnifies l'anxiété
Ça te permettra de l'affronter et de la reconnaître
Et maintenant, que tu l'as ici à côté de toi
Et que tu me l'as présentée
J'aimerais aussi que tu l'affrontes
Et que tu lui dises tout ce que tu penses d'elle
Dis-lui

D'accord, je t'ai entendu et je t'entends aussi tous les jours
Bien que je sache au fond que ce n'est pas si nécessaire
Courir comme un fou derrière ton calvaire
Parce que presque toujours ce calvaire est imaginaire

Ça fait des années que tu es logée chez moi
Et même si parfois tu débordes
Je ne me plains pas
Je passe des jours à te surveiller, je t'ai analysée
Et ta présence si constante
Me tue peu à peu

Parfois je pense que tu es mon côté sombre
Mais même sombre, je te veux digne et sûre
Envoie chier celui
Qui trahit ta tendresse
Et celui qui frappe bas
Parce que celui-là n'est pas à ta hauteur

Et sois brute et n'aie pas peur de conquérir le monde
Parce qu'avec des peurs, tu n'arrives même pas à la sortie
Et ne laisse pas des émotions qui durent 2 secondes
Devenir des décisions qui pèsent toute une vie

Et respire
Et respire
Et libère-toi des haines et libère-toi des colères
Et libère-toi des podiums et libère-toi des jalousies

Sors de ces rangs, lionne, et arrête de fuir
Car avec de la tristesse, c'est évident qu'on ne peut pas rugir
Nous sommes une seule pièce difficile à détruire
Et nous n'avons pas perdu la tête et nous ne allons pas mourir

Nous n'allons pas mourir
Nous n'avons pas perdu la tête et nous n'allons pas mourir