Fibonacci
Alex Keyblade
Fibonacci
J'ouvre mon carnet et je libère l'apocalypse
Je le caresse avec le stylo et je passe en phase de mitose
En tournant les pages, je comble ma crise
Et je ne stoppe pas le processus tant que je ne ressuscite pas le fossile
L'idiosyncrasie du gros est l'idioticrasie
Un imbécile essaie de défendre son point avec des fallacies
Je laisse ces carcasses vides rire
D'une blague que je cherche depuis dix ans à rendre drôle
Et il n'y a pas moyen, mec
C'est pour ça que je touche du bois
Je resterai ici même si je vois qu'il y a peu dans le frigo
Car celui qui se prend le nez
Se retrouve ensuite brisé
Pauvre idiot, il croit encore qu'on l'attend sous les projecteurs
Je suis hors du terrain et je marque un panier
Que serait le wapiti s'il vendait un jour ses bois ?
La fourmi travaille plus que la cigale
Bien que leurs vies se déchirent si quelqu'un de grand les écrase
Et si je suis sincère… je ne suis pas sincère
Prends garde à l'extérieur, brûlé au fond comme un cendrier
Je suis conditionné, je ne fais plus ce que je veux
Et c'est que si je n'ai pas encore sorti un disque, c'est par pitié pour ces rappeurs
Je n'ai pas le palais mental de Sherlock
J'ai une prison avec Moriarty qui crie à l'intérieur
Je mets tant de passion dans le sentiment
Que chaque composition est une opération à cœur ouvert
Le tailleur qui a fait ton masque est un autre désastre
J'ai vu de meilleurs acteurs avec des scénarios made in Jägermeister
Elles sont violées, tuées et objectifiées
Et toi, pendant ce temps, tu pleures pour le nouveau Ghostbusters
Le gâteau se sent depuis déjà une semaine, ne me fais pas chier
Ça pue plus brûlé que ces modes
Qui contrôlent ce que tu dis, ce que tu fais à chaque heure
La haine que tu propages et tes mensonges quand on t'interroge
Vous me donnez un mélange énorme de dégoût et de peine
Mon style est Judas se faisant une simpa à la Dernière Cène
Je ne recommande pas d'écouter plusieurs de mes morceaux à la suite
Parce que mon chant est si pur qu'il hypnotise les sirènes
Les peines se gangrènent si tu ne les laisses pas tomber
Par tes canaux lacrymaux, la grimace les fait assombrir
Nous sommes des animaux, même les maux ne vont plus entraver
Le chemin que je me suis proposé de parcourir
Dieu et Lucifer voulaient faire la fête dans un appart
Mais c'est trop cher de trouver un loyer en centre-ville
Très gentiment, je leur ai laissé mon cerveau
Ils ont fait un bazar et sont partis sans le ramasser
Le voir pour le croire, le sentir pour l'écrire
Pleurer jusqu'à ce qu'embrasser passe de punition à soulagement
Déshabillant l'âme jusqu'à exposer chaque recoin
Parce que derrière un grand homme, il y a toujours un enfant naïf
Mon amour, je ne le consacre qu'au feu que je compose
Et par attachement, à mes troubles
À mon ego et à ce four
Que je garde dans le crâne jusqu'à ce que son explosion indomptable
Fasse sortir mes yeux de leurs orbites et entre en orbite
J'ai l'orgueil si droit qu'il apprend même les lois
Ton autre bouffon insatisfait qui ne comprend pas les rois
La flamme dans mes mots est Valyria et embrase des ressorts
En rapant, j'ai plus de planches que Dimitri Mendeleïev
Je rime et fais de la magie noire, mille sorts pyriques
Ce monde ne me réjouit pas, il est sombre et satirique
Si j'affronte ces rappeurs, je les laisse si consumés
Que c'est comme si un vampire se tenait devant dix mille hémophiles
Depuis déjà un moment, la vie pour moi est une blague
Je capte le doux dans l'amer et le bonheur qu'il y a dans le triste
Écarte ces apparences que tu croyais
Qu'il y a des colombes dévorant des corps morts
Et des vautours dînant de graines
Si la rivière fait du bruit, c'est qu'elle a de l'eau et tant de fracas
Me fait penser qu'elle a débordé depuis longtemps
Je suis le minuendo qui abandonne le soustrayant
Et maintenant je vagabonde à la recherche du nom du vent
La fontaine de jouvence est un conte
Contente-toi de Vichy
Je fais exploser le tempo même si je ne porte pas de Gucci
Tu n'es pas à la hauteur
Je suis désolé et je le regrette, arrivederci
Mon art est aussi parfait que la spirale de Fibonacci