Jinbocho elegy
Aina Suzuki
Élégie de Jinbocho
Ce jour-là, je suis allé à la librairie avec toi
Elle est devenue un konbini depuis
Le curry qui avait pris la poussière
A encore des pommes de terre accrochées
Tu étais un livre et moi, j'étais ton fil
Notre chambre de deux était remplie de livres
Tu avais l'air heureux, mais moi, je m'inquiétais de la moquette qui se décolle
Ah, Jinbocho, notre jeunesse à deux
Ah, Jinbocho, les jours bleus en sépia
La librairie face au nord
La fenêtre de notre chambre est fissurée
C'est toujours face au nord, sous la tempête
Recouverte de glace blanche
Le studio, rouge et encombré, le bruit s'est éteint
Dans notre igloo, ne te soucie pas de l'oreiller du nord
Je te regardais dormir jusqu'au matin
Des rêves heureux, je continuais à les imaginer
Ah, Jinbocho, notre printemps est loin
Ah, Jinbocho, la fenêtre blanche en sépia
Le papier que tu as noué pour moi
Je ne voulais pas le défaire en dormant
Tes longs cheveux, l'été était chaud
La sueur brillait sur ta nuque
Tu as dit que ce serait mieux si je les coupais
Notre studio était comme un sauna, mais le bruit était juste un feu d'artifice
Tu caressais doucement mes cheveux
Je voulais que tu les noues avec tes mains, tes doigts
Ah, Jinbocho, je ne t'ai pas détesté
Ah, Jinbocho, le vent de l'amour en sépia
Je ne voulais pas travailler
Mais je voulais beaucoup d'argent
Alors je pouvais être avec toi
Toujours, toujours collés l'un à l'autre
Je n'avais jamais imaginé le confort de notre studio
Être toujours collés ensemble
Acheter ton temps avec de l'argent
Je voulais être avec toi dans cette chambre
Ah, Jinbocho, l'Eden parfumé de lys
Ah, Jinbocho, la fleur en sépia
Je te déteste tellement
Tu as volé ma vie
Je te déteste tellement
Si on ne s'était jamais rencontrés
Il n'y aurait pas eu de séparation
Pas de larmes qui se dessèchent
Notre studio est redevenu un terrain vague
Je te déteste tellement, toi
Si jamais on se rencontrait à nouveau
Je te vendrais mon âme au diable
Ah, Jinbocho, le temps nous sépare
Ah, Jinbocho, le vent de la séparation en sépia
Grimpant cette pente, je suis descendu
Avec un post-it rouge dans la bouche
Je souffle nos souvenirs
Je les fais exploser, les gonflant à bloc
Brillant vers un ciel lointain que je ne connais pas
Ce studio de la ville des livres
Puissent-ils fleurir de bonheur
Ton dos apparaît dans mes paupières
Je retiens mes larmes et je te donne un coup de pied doucement
Ah, Jinbocho, l'amour est une question d'amour
Ah, Jinbocho, la chanson de l'amour en sépia
Ce jour-là, je suis allé à la librairie avec toi
Elle est devenue un konbini depuis
Le curry qui avait pris la poussière
A encore des pommes de terre accrochées
Ah, Jinbocho, notre jeunesse à deux
Ah, Jinbocho, les jours bleus en sépia